Maison Castel (1929)

LES DERNIERS FEUX DES ANNÉES FOLLES

Située tout au fond de la rue (impasse) du 14 Juillet, la maison Castel, sise au numéro 24, est originale et hors normes.
Elle affiche des colonnes cylindriques qui encadrent une sorte de bow-window en rez-de-chaussée. Ce bow-window est surmonté d’une terrasse encadrée d’une pergola en béton joliment travaillée, abritée par un débord de toiture.
Elle a été conçue en 1929 (le permis de construire date de fin 1929), juste avant le crash boursier qui allait mettre des millions de travailleurs au chômage, impacter le domaine de la construction et clore la période d’insouciance et de fantaisie (les Années Folles) qui avait suivi, en France comme en Amérique, la fin de la Première Guerre Mondiale.

Pour info : M. Castel était fondé de pouvoir de la Maison Ecoiffier à Perpignan. La famille Ecoiffier (parent de la famille Violet de Thuir, « BYRRH ») possédait entre autres des domaines viticoles et négoce de vin. L’architecte Edouard Mas-Chancel a dessiné également la Villa de M. Marcel Ecoiffier (1930) qui était situé rue Legrand et détruite aujourd’hui.

M. Castel était un homme « dur » avec mauvais caractère et procédurier (courriers d’archive). En 1933, lorsque son voisin M. Rognon projette de construire son hôtel particulier (26 rue du 14 juillet), M. Castel ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de bureaux à côté de chez lui. Il se plaint avant la construction du passage de personnes et de véhicules !

Édouard MAS-CHANCEL
(Montpellier 1886 - Perpignan 1955)
Edouard Mas-Chancel commence sa formation à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1906. Il obtient son diplôme en 1919, juste après sa démobilisation. Il s’installe à Perpignan vers 1928 où il ouvrira son cabinet. Il travaille dans le domaine de l'architecture utilitaire (caves, écoles), et de l'architecture privée.
La spécificité de l'architecture de Mas-Chancel se trouve dans la création puis dans la théorisation de l'architecture régionaliste roussillonnaise. Dans le quartier Gare, on peut voir les maisons de la rue Fauré avec l’utilisation de matériaux locaux (galets de rivière, cayroux,…) et aux références stylistiques romanes.