La Gare SNCF (1862)
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En 1846, une enquête publique est ordonnée sur la nécessité d’implantation du chemin de fer en Roussillon.
Pour des raisons économiques, cette perspective suscita l’enthousiasme général. Mais ce projet est ajourné en 1847 en raison de la crise financière.
En 1848, Narbonne est la station la plus proche de Perpignan.
En 1851, cinquante-trois députés dont Emmanuel Arago et Pierre Lefranc réclament la reprise du projet.
En 1852, la construction du tronçon Narbonne-Perpignan est déclarée d’utilité publique et concédée à la Compagnie du Midi.
En 1855, les travaux entre Salses et Perpignan débutaient. Il était prévu que la voie ferrée franchirait la Têt à 1400 m en amont des remparts de Perpignan, pour ne pas gêner la défense de la Ville et qu’une gare serait aménagée en rase campagne. Le choix se fit entre la Basse et la Têt à proximité de la porte Notre-Dame. Mais des voix s’élèvent contre ce choix, la peur de l’édification d’une nouvelle Ville au détriment de l’ancien Perpignan… Réclamation et enquête n’arrêteront pas le projet qui est maintenu contre vents et marées.
En 1857, les terrains sont répertoriés et acquis pour une superficie totale de 12ha87.
Le 20 février 1858, le premier train à vapeur arrive à Perpignan. Mais il n’arrive pas dans notre quartier gare car le pont enjambant la Têt n’est pas terminé. Les premières locomotives à vapeur de la compagnie des Chemins de Fer du Midi arrivent à Perpignan dans une Gare provisoire, construite en bois du côté du Vernet.
Le 10 juillet 1858, le premier train franchit le pont construit sur la Têt. Le 20 juillet, le Préfet annonce le choix définitif de l’implantation de la Gare. Des bâtiments en bois vont vite pousser à l’emplacement des locaux actuels. Notre Gare « historique » qui s’appelle la Gare du Midi est mise en service en 1862.
Elle est construite par les frères PEREIRE qui sont les propriétaires de la Compagnie, loin des remparts de Perpignan suivant les règles imposées par le Génie militaire qui interdit toute construction dans cette zone et sur un terrain non inondable. Il faut savoir qu’en 1858 (date de l’arrivée du Chemin de Fer dans notre quartier) il n’existait aucune route ou chemin direct qui reliait la gare à la Ville qui était dissimulée derrière les remparts à 1 kilomètre de là. Pour rejoindre la gare, il fallait donc emprunter soit le chemin du Conflent en passant par la porte Saint Martin, soit la route de Prades en passant par la porte Notre-Dame. En 1859, le Conseil Général décidait l’ouverture d’une route départementale de 16 mètres de large sur 600 de long. Le plan fut dressé en 1860 mais pour cela il fallait traverser 7 propriétés, et passer au-dessus de nombreuses « agulles »….Dénommée route ou avenue de la Gare au XIX° siècle, avenue du Maréchal Pétain en 1941, puis du Général de Gaulle depuis septembre 1944, cette voie départementale a vu le jour en 1862.
ll fut établi que la chaussée ferait 7 mètres (actuellement elle fait 6,5m) et 2 trottoirs de 4,5 mètres chacun.
En 1884, l’avenue de la gare devient une voie municipale.
L'attachement de Dali à la Gare de Perpignan est fort, Perpignan était le point d'acheminement des œuvres de Dali entre l'Espagne franquiste et l'Europe.
Dans le Journal d'un génie, à la date du 19 septembre 1963, Dalí écrit : « C’est toujours à la gare de Perpignan, au moment où Gala fait enregistrer les tableaux qui nous suivent en train, que me viennent les idées les plus géniales de ma vie…Eh bien, ce 19 septembre, j'ai eu à la gare de Perpignan une espèce d'extase cosmogonique plus forte que les précédentes. J'ai eu une vision exacte de la constitution de l'univers, l'univers qui est l'une des choses les plus limitées qui existe, serait toutes proportions gardées, semblable par sa structure à la gare de Perpignan ».
Article "Journal Indépendant" du 28 & 29 août 1965
Le 27 août 1965 à 16h21, Perpignan accueille triomphalement Salvador Dalí qui, lors de son discours fantaisiste affirme qu'il est réservé à Perpignan la gloire la plus grande de notre époque : celle d'avoir trouvé l'antigravitation et décrète que la gare de Perpignan serait le « centre du monde ». Dali vêtu en amiral prend place dans une élégante calèche, accompagné de sa femme et muse Gala.
Quelques semaines plus tard, Dali présente au public new-yorkais le tableau « Le Mystique de la gare de Perpignan ». Cette toile de quatre mètres sur trois est inspirée de L'Angélus de Millet, tableau que Dali a toujours vénéré.
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